Vous devez développer la vidéoprotection embarquée dans les transports de voyageurs ? Cet usage est soumis à des règles précises. Quelles sont ces règles, pour quels objectifs ? Cet article décrypte la loi pour vous.
Le monde du transport de voyageurs est soumis à de nombreuses normes. Nous avons déjà abordé les normes relatives à l’accessibilité dans les transports dans notre article « Comprendre l’annexe 11 en 5 points ». Nous vous proposons de parler ici des normes relatives à la vidéoprotection embarquée.
Depuis l’Arrêté du 3 août 2007 portant sur la définition de normes techniques concernant les systèmes de vidéoprotection embarquée dans les transports, des règles précises existent pour encadrer cette pratique afin que ses objectifs puissent être atteints.
Les caméras doivent répondre à des objectifs de sécurité
Quels sont les objectifs d’un système de vidéoprotection embarquée ?
Avant tout, l’objectif d’installer un dispositif de vidéosurveillance embarquée dans les transports vise à améliorer la sécurité dans ces mêmes transports. Afin de pouvoir remplir cette fonction efficacement, celle pour laquelle leur installation a été autorisée, les caméras doivent être en mesure de fournir des images de qualité suffisante pour être exploitées.
Ces objectifs en rapport avec la sécurité peuvent être de reconnaître des individus avant l’ouverture d’une porte ou l’analyse en temps réel d’images afin de déterminer si des personnes non autorisées se trouvent sur un lieu.
Quelle qualité d’image est requise ?
Pour remplir les objectifs cités plus haut, certaines caractéristiques techniques doivent être respectées :
- La qualité et la résolution des caméras
- La qualité et la fluidité des liaisons de données
- La qualité de compression des images obtenues
- Une illumination et une sensibilité suffisantes pour s’adapter aux environnements nocturnes si nécessaires (infrarouge, éclairage d’appoint…)
- La qualité finale des images restituées (qui doit permettre d’identifier des individus par exemple, selon les objectifs du dispositif)
La transmission des images doit être optimale pour servir les objectifs définis
Une image aussi nette soit-elle doit encore pouvoir être transmise en temps réel et dans une qualité satisfaisante pour que le système de vidéoprotection soit efficace.
Pour ce faire, la bande passante doit être suffisante. Il s’agit de la qualité du réseau de transmission des images, incluant leur codage et leur compression. La qualité des images et la performance de leur transmission sont les éléments clés de la vidéoprotection dans les transports.
Dans certains cas d’usage complexes, avec par exemple une image fixe ou une image avec de nombreux mouvement, la bande passante minimum nécessaire à la transmission d’une image de qualité n’est pas déterminable à l’avance. Également, bien que la qualité recherchée dépende beaucoup des objectifs fixés, une variable reste inchangée : le poids moyen d’une image de qualité excellente est de 45 Ko.
3 règles pour les données recueillies par la vidéoprotection embarquée
Il existe 3 grandes caractéristiques que toute image ou donnée collectée par vidéosurveillance se doit de respecter pour être utilisables dans tous les cas de figure, surtout légaux :
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Leur conformité avec les images originelles
Les images collectées doivent être celles réellement recueillies par les caméras. Dans le cas où elles auraient été corrompues ou modifiées au cours de leur transfert, il deviendrait impossible de garantir leur intégrité lors de leur communication.
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Leur accessibilité en cas de sollicitation
Le système servant à transmettre les images doit pouvoir résister à tout dysfonctionnement, y compris aux attaques externes. La garantie de disponibilité des images communiquées doit être assurée en toutes circonstances.
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Leur accessibilité exclusive aux personnes habilitées
Afin d’éviter l’interception, la collecte ou la lecture des données transmises par des individus non autorisés, des dispositifs spécifiques doivent exister. La confidentialité des données échangées doit pouvoir être assurée par le système de transmission grâce au chiffrement des données.
Le stockage des images de vidéoprotection embarquée
Pour les systèmes de vidéoprotection embarquée comportant au minimum 8 caméras, c’est sur support numérique que sont stockées les images enregistrées, bien qu’un autre type de support puisse également être utilisé.
Dans le cas d’un système de vidéoprotection embarquée incluant moins de 8 caméras, c’est sur support analogique ou numérique que s’effectue le stockage des flux vidéo.
L’interopérabilité pour ne pas perdre en qualité lors des transferts
Les images captées doivent parfois être transmises aux autorités au travers d’une «exportation» des flux vidéo. Le système doit dans ce cas pouvoir garantir la qualité des images exportées, même en cas de changement de format ou de compression. La perte de qualité étant fréquente lors des transferts, l’interopérabilité doit être garantie afin de conserver une excellente qualité d’image.